Les institutions européennes sont parvenues mercredi à un pré-accord pour plafonner le prix des appels d’un pays de l’UE à l’autre, un paquet de mesures porté par les eurodéputés mais qui laisse les opérateurs sur leur faim. Cet accord politique survient un an après la suppression des frais d’itinérance («roaming»), ces surcoûts payés par l’utilisateur lorsqu’il téléphonait, envoyait des SMS ou surfait sur internet depuis un autre pays de l’UE que le sien.
A partir du 15 mai 2019, le coût d’un appel passé d’un pays de l’UE vers un autre sera plafonné à 19 cents par minute et celui de l’envoi d’un SMS à 6 cents, au terme de cet accord atteint dans la nuit de mardi à mercredi après douze heures de discussions entre les négociateurs du Parlement européen et des 28 pays de l’UE, à Bruxelles.
«Nous nous sommes mis d’accord sur la fait que les opérateurs ne peuvent pas facturer des frais excessifs aux utilisateurs lorsqu’ils appellent ou envoient un SMS depuis leur pays d’origine vers un autre État membre de l’UE via un téléphone portable ou un téléphone fixe», a déclaré l’Espagnole Pilar del Castillo, l’une des négociatrices du Parlement. Les opérateurs européens historiques ont quant à eux critiqué ce paquet télécom adopté cette nuit, le qualifiant d’»écran de fumée politique», cachant l’échec de l’UE à s’accorder sur des mesures beaucoup plus importantes qui faciliteraient des investissements indispensables pour la 5G et d’autres innovations de haute technologie.
«L’objectif principal de la proposition initiale de la Commission européenne était d’améliorer sensiblement le climat d’investissement pour le déploiement de nouveaux réseaux et d’habiliter les utilisateurs de tous les services de communication», a déclaré l’ETNO, la fédération européenne qui compte parmi ses membres Orange ou Deutsche Telekom, dans un communiqué. Cette «occasion unique en dix ans…. a été manquée», a-t-elle dit. Cet accord préliminaire doit encore être approuvé définitivement par les 28 Etats membres et le Parlement européen.