Mathieu Gallet a déposé un recours contre sa révocation de la présidence de Radio France

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Mathieu Gallet a déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre sa révocation de la présidence de Radio France, décidée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel fin janvier, a-t-on appris jeudi auprès de l’instance, confirmant une information de BFM Business. Le CSA l’avait démis de ses fonctions à la suite de sa condamnation le 15 janvier pour avoir favorisé deux sociétés de conseil lorsqu’il présidait l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) entre 2010 et 2014. «Un recours a été déposé par Mathieu Gallet le 30 mars dernier», a indiqué le Conseil d’Etat, qui n’a pas encore fixé la date d’examen. Ce recours n’étant pas déposé en urgence, il ne devrait pas être examiné avant plusieurs mois. Si la plus haute cour administrative statuait en sa faveur, l’ex-dirigeant ne pourrait pas retrouver sa place à la tête de Radio France, son successeur devant être désigné au plus tard le 14 avril par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Mais il pourrait cependant espérer toucher entre 223.000 et 270.000 euros d’indemnités, en compensation de l’interruption de son mandat. Après sa condamnation à un an de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende pour favoritisme, M. Gallet avait fait appel et refusé de démissionner de Radio France. Mais la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, avait jugé «inacceptable» son maintien et appelé l’intéressé et le CSA à «tirer les conséquences» du jugement. Après la révocation décidée par le CSA, une première, les avocats de M.Gallet avaient dénoncé une pression de l’Etat sur l’organe de régulation de l’audiovisuel. Le CSA avait pour sa part assuré n’avoir tenu compte que de l’«intérêt général» et du «bon fonctionnement» de Radio France, lequel nécessite des relations «denses, confiantes et permanentes» entre son Président Directeur Général et l’Etat. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait lui-même nommé Mathieu Gallet en 2014, faisant du fringuant dirigeant de l’Ina (qui a aujourd’hui 41 ans) le plus jeune patron de la radio publique. Au début de son mandat à Radio France, il avait surmonté plusieurs épreuves, dont une grève historique d’un mois contre des suppressions de postes. Mais il pouvait se prévaloir d’un bilan solide, avec des finances qui devraient revenir à l’équilibre cette année et des audiences record.