Echec de la médiation avec Mediaset: Vivendi semble embourbé en Italie

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A près l’échec de la médiation entre Vivendi et Mediaset, le joyau de la famille Berlusconi, et alors que les problèmes se multiplient du côté de Telecom Italia, la campagne du groupe de Vincent Bolloré en Italie semble embourbée. Un accord semblait pourtant à portée de mains en décembre entre les deux groupes de médias, et Vivendi se montrait confiant, mais la donne a subitement changé, alors que le patriarche Silvio Berlusconi apparaît renforcé à l’approche des législatives italiennes de mars. «Le médiateur a envoyé hier soir (jeudi, NDLR) une lettre annonçant que pour lui la médiation était terminée, et qu’elle s’était conclue sans résultat», a expliqué une source proche du dossier, une information confirmée par d’autres sources. La médiation censée régler le contentieux né de la remise en cause par Vivendi en juillet 2016 d’un accord de participations croisées devant déboucher sur la création d’un géant latin des médias avait été prolongée en décembre. Mais aucun progrès n’a été enregistré depuis. Les deux groupes devraient donc se retrouver devant le tribunal de Milan mardi. Et une procédure judiciaire, qui pourrait durer de longs mois, va être lancée officiellement. La résurrection surprise en politique de Silvio Berlusconi, dont le parti Forza Italia est à nouveau bien placé dans la perspective des élections législatives du 4 mars, a poussé Mediaset à durcir sa position face à Vivendi. «Le ton est beaucoup moins bon depuis janvier, Silvio Berlusconi a retrouvé une place forte sur la scène politique et ça a débouché sur un refroidissement», explique un observateur du dossier.La crise est née lorsque Vivendi a décidé en juillet 2016 de revenir sur un accord prévoyant l’achat de 100% du bouquet de chaînes de télévision payante Mediaset Premium, et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les deux groupes. Vivendi jugeait alors Mediaset Premium surrévalué et ne voulait pas éponger ses pertes.Ce revirement a déclenché la colère de Pier Silvio Berlusconi, le fils Berlusconi en charge du groupe de télévision, qui a lancé des procédures judiciaires à l’encontre de Vivendi. En rétorsion, le groupe français a porté son contrôle à 28,8% du capital de Mediaset fin 2016 au cours d’un raid éclair, aussitôt qualifié d’»hostile» par la famille Berlusconi.Fininvest, la holding des Berlusconi, et Mediaset réclament au total trois milliards d’euros de dommages et intérêts en justice à Vivendi, selon les chiffres publiés par le groupe français. Le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, a dit «rester convaincu qu’un accord (avec Mediaset) serait positif», dans l’édition de dimanche dernier du journal Corriere della Sera, soulignant que «le projet stratégique a encore plus de sens aujourd’hui qu’il y a 18 mois»