Le patron de Radio France Mathieu Gallet a annoncé jeudi qu’il avait renoncé à contester sa révocation par le CSA via un référé suspension auprès du Conseil d’Etat, une procédure d’urgence, mais qu’il se réservait la possibilité d’intenter un recours ultérieurement contre cette décision qu’il juge «contestable». «C’est une décision qui, je trouve, est contestable juridiquement, donc je regarderai ces questions là», mais «pas en référé suspension» (une procédure qui aurait pu permettre son maintien en poste le temps que le Conseil d’Etat se prononce, ndlr), a expliqué le dirigeant sur le départ, au micro de France Inter. Cependant «j’ai encore quelques semaines pour pouvoir regarder (la possibilité d’un recours) au fond, non pas pour m’accrocher à cette maison, à ce poste, mais pour que le droit et tout le droit soit dit», a déclaré Mathieu Gallet. Concernant la réforme de l’audiovisuel public que prépare le gouvernement, Mathieu Gallet a souligné qu’il n’y avait pas de «système idéal» pour la nomination des dirigeants des entreprises du secteur, mais que le système actuel, dans lequel le CSA nomme les dirigeants, avait «pour avantage de ne pas avoir ce soupçon (…) de liens avec l’Etat». «Cette nomination par une instance indépendante, qu’a voulue François Hollande à l’époque, a cet avantage là», a-t-il ajouté. Quand au futur système voulu par le président, dans lequel les patrons de l’audiovisuel public seront désignés par les conseils d’administration des entreprises concernées, il est «certainement intéressant, mais il faudra voir comment le conseil d’administration est composé, parce qu’évidemment s’il n’est là que comme prétexte, il ne servira à rien et notre Constitution qui reconnaît l’indépendance, le pluralisme et la liberté des médias aura certainement à en dire», a estimé le patron de Radio France. Interrogé sur ses projets, alors que son départ de Radio France a été fixé au 1er mars, et qu’il s’apprête à y passer ses dernières heures, Mathieu Gallet a répondu : «Je vais partir quelques jours en vacances, et après je vais chercher du boulot, comme beaucoup de Français». Le CSA a décidé de mettre un terme aux fonctions de Mathieu Gallet après sa condamnation pour favoritisme lorsqu’il dirigeait l’INA, répondant aux voeux du gouvernement qui réclamait son départ.