Le 6ème Festival international du film grolandais, le Fifigrot, s’ouvre vendredi à Toulouse

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Un «esprit rebelle, provocant» voire «sauvage». Le 6e Festival international du film grolandais, le Fifigrot, s’ouvre vendredi à Toulouse avec une ambition intacte : afficher le même «esprit libre» que l’émission de Canal+. Jusqu’au dimanche 24 septembre plus de 170 événements, dont 8 films en compétition pour l’Amphore d’or, sont programmés.Qu’est-ce qu’un film grolandais ? «Un cinéma à l’esprit rebelle, provocant, juste sur le fil», répond Maxime Lachaud, un des programmateurs, soulignant qu’un «film poétique» peut aussi «être subversif». «Le vrai ciné grolandais est sauvage, primitif, indicible. Il fait parfois si peur qu’on en rit», renchérit Benoit Delépine, l’un des acteurs de Groland, ce pays fictif inventé par l’équipe de l’humoriste Jules-Édouard Moustic. Et d’avouer que pour l’équipe du festival il n’a cette année «pas été évident de trouver» les huit films inédits en salle pour confectionner la sélection officielle car le «cinéma est mauvais en ce moment». La palme d’or du festival de Cannes «The Square» a cependant trouvé grâce à ses yeux. «C’est un film grolandais», assure Delépine qui a choisi de le diffuser en ouverture. En compétition, seront à l’affiche «Brisby bear» de Dave McCary (États-Unis), «Les Garçons sauvages» de Bertrand Mandico (France), «Laissez bronzer les cadavres», d’Hélène Cattet et Bruno Forzani (France/Belgique), «Mise à mort du cerf sacré» de Yorgos Lanthimos (Grèce/Grande-Bretagne), «Leçon de classes», de Jan Hrebejk (République Tchèque), «Ni juge ni soumise», de Jean Libon et Yves Hinant(France/Belgique), «Le viol du routier», de Juliette Chenais de Busscher (France) et «The last family» de Jan P.Matuszynski (Pologne). Le jury, présidé par le réalisateur Pierre Salvadori, remettra le 24 septembre l’Amphore d’or. Seront aussi décernés une «Amphore du peuple» par les spectateurs ou le «prix Michael Kael», le personnage de reporter cynique de Benoît Delépine. Il faut des films avec «un esprit libre», qui «expriment de l’audace, de l’humour». Il faut «innover, délirer», ajoute M. Lachaud. L’émission «culte» du samedi soir de France Culture «Mauvais Genre» répond aux critères. Le festival célèbrera ses 20 ans. Autres moments forts, l’hommage au mouvement «Panique» né dans les années 1960 autour d’esprits libres et transgressifs comme Alejandro Jodorowsky, Roland Tor et Fernando Arrabal, présent dans la Ville Rose. Le délire, ce sera par exemple lors de la «soirée Nanarland», dimanche, avec ces films si mauvais et ridicules qu’ils en deviennent hilarants. Au programme: «Les guerriers de la jungle» d’Ernst R. Von Theumer (Allemagne/Mexique, 1984) et «Yor, le chasseur du futur» d’Antonio Margheriti (Italie/Turquie, 1982). «Il y a une charte du Nanard. Il faut que le film soit mauvais, le doublage réalisé à l’arrache…», explique M. Lachaud. Courts-métrages et livres seront également en compétition alors que des conférences, concerts, rencontres littéraires, expositions et performances seront organisés dans les lieux les plus divers à travers la ville. Comme des projections dans le couvent des carmélites. Sans oublier samedi à la veille de la cérémonie de clôture, la grande parade dans la ville. Cette année, elle s’intitule: «En marche vers l’abattoir» avec un personnage nommé Emmanuel Micron. «Notre festival investit de plus en plus la ville. Les lieux se diversifient», se félicite M. Lachaud. Benoît Delépine constate de son côté avec plaisir que Canal+ continue de soutenir financièrement ce rendez-vous avec «15.000 euros sur un budget de 45.000EUR»: «C’est un peu mystérieux. Mais on n’a pas à se plaindre, à Canal, on nous laisse tranquille dans notre univers grolandais», dit-il.